LA VOIE DU LANCER

Il n’y a pas de prise i

l n’y a pas de pêcheur

Il n’y a que le geste.

La Naspidwi s’écoule, librement.
Le vent glisse entre les arbres.
La mouche fend l’air, suspendue au souffle.
La Soie trace une calligraphie invisible —
souple, fluide, sans but.

Le pêcheur croit pêcher.
Mais il ne sait pas qu’il est pêcher.
Il croit lancer vers le monde.
Mais c’est lui-même qu’il lance.

Il n’y a pas de prise, autre que la vacuité.

Alors, le geste change.
Il devient offrande.
Le lancer ne désire plus.
Il est.

Le poisson devient silence.
La rivière devient miroir.
Et dans le reflet,
le pêcheur voit enfin
le vide d’où il vient,
et où tout retourne. Il sourit.
Et lance encore —
sans rien vouloir

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