
En marchant ce matin dans les sous-bois, j’ai trouvé une pierre claire, polie par le temps comme si l’eau l’avait tenue longtemps dans ses mains. Je l’ai ramassée sans y penser : la beauté, parfois, se laisse prendre comme une respiration. Mais plus je la regardais, plus je comprenais qu’elle n’était qu’un éclat parmi d’autres, une note dans l’immense chant du territoire.
Car ici, dans le Territoire affranchi Franc al-ôd, rien ne brille seul. Chaque chose prend sens dans l’espace qui l’entoure : la mousse qui accueille, le vent qui répond, la rivière qui passe sans se retourner. La pierre n’est qu’un signe, et le signe n’est rien sans le vaste silence dans lequel il repose.
Je me suis demandé alors ce qu’était la véritable valeur. Était-ce cet éclat fugitif que je tenais dans la main ? Était-ce cette transparence que la lumière traversait ?
Mais en levant les yeux, j’ai vu la forêt entière respirer, les collines se découper dans le ciel pâle, et j’ai compris que le trésor n’était pas dans l’objet, mais dans la liberté qu’offre un lieu où rien n’est enfermé.
Le Territoire affranchi ne se possède pas. Il ne se mesure pas, ne se troque pas, ne s’accumule pas.
Il accueille.
Et dans cet accueil, il dépouille l’esprit de tout ce qui l’encombre.
La pierre, malgré sa beauté, n’est qu’un éclat du monde.
Le territoire, lui, révèle la lumière que je porte sans le savoir.
La vraie richesse n’est jamais dans ce que l’on trouve, mais dans ce que la nature nous apprend à laisser aller.
La véritable sagesse n’est pas de s’attacher à une forme, mais de se laisser transformer par un espace qui nous rend plus vastes que nous-mêmes.
J’ai reposé la pierre sur une souche, à l’endroit exact où je l’avais trouvée.
Son éclat ne m’était plus utile.
Le territoire, lui, m’avait déjà donné ce que je cherchais :
une liberté intérieure plus grande que tout trésor.
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