
Dans le Franc al-ôd, chaque chose possède sa propre manière de se révéler.
La Voie qui traverse ce territoire demeure plus vaste que les mots qu’on lui accorde.
Dès qu’on cherche à la nommer, elle se resserre,
comme une rivière que l’on tenterait de contenir entre deux pierres plates.
Le nom le plus précis offre pourtant une limite,
tandis que la Voie, elle, respire depuis les premiers jours de la terre.
Sans nom, elle s’étend comme la lumière qui glisse sur les collines au matin.
Avec un nom, elle prend la forme des sentiers,
du bruit doux de la mousse,
ou du vol d’un oiseau qui traverse la clairière.
Lorsque je la contemple sans intention,
la forêt entière s’éclaire d’un mystère tranquille,
et quelque chose en moi s’accorde à son silence.
Lorsque je la contemple avec intention,
elle apparaît dans les détails :
la branche courbée sous la pluie,
la pierre tiède au bord du ruisseau,
le souffle qui entre et sort du corps
comme un vent léger entre deux pins.
Ces deux manières de voir naissent d’une même source.
Elles offrent deux regards,
mais un seul territoire intérieur.
En suivant leur mouvement,
la Voie du Franc al-ôd devient un passage clair,
une porte que l’on franchit sans bruit,
et qui ouvre sur une compréhension plus profonde
de la nature du monde
et de la nature du cœur.
Et à vous qui marchez sur le sentier,
élevez votre regard vers le ciel
pour y renifler l’espace.
Car dans ce souffle venu d’en haut,
la Voie se révèle encore plus vaste
que tout ce que la forêt permet de dire.
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