Auteur : Naspidwi

  • SEPT RÉFLEXIONS ALVINES À PARTIR D’UN POÈME

    Sur la rive, des pommes de pin, le vent souffle

    Canne à la main, le soleil rouge du couchant

    Près d’un grand chêne, la soie calligraphie Enzo

    Dans la Naspidwi la lumière jaillit

    1.

    Sous le vent doux naît,
    Pommes de pin sur la rive,
    Soleil se couche.

    2.

    Canne légère, flotte,
    Le grand chêne s’incline,
    L’ombre dans la soie.

    3.

    Dans le silence pur,
    La Naspidwi éclaire,
    Un souffle de paix.

    4.

    Lueur du crépuscule,
    La brise effleure l’eau,
    Enzo se dessine.

    5.

    Sur la rive calme,
    Le vent murmure à l’âme,
    Sous le ciel brûlé.

    6.

    Chêne aux branches sages,
    Calligraphie se tisse,
    Lueur du soir naît.

    7.

    Lumière se déploie,
    Sous la soie Enzo, calme,
    L’univers respire.

  • Ensemble nous ne sommes qu’Un

    Ensemble nous ne sommes qu’Un

    Seul nous ne sommes qu’un

    Ensemble nous sommes Un!

    Tissage lumineux qui nous relie

    Omnéité fragmentée qui s’unie

    Rassemblement de l’épars

    Interdépendance, interreliance

     Comme nous sommes

    Comme une émanation

    Comme Amour

    Sublime transparence aux accents unifiés

    Toi qui est nous, nous qui sommes toi

    Je m’ouvre à Noûs, à l’Ineffable,

    Cet affluent sonore d’un chant infini

    Des profondeurs des particules

    Au coeur des galaxies

  • Murmure de la Naspidwi

    La soirée s’installe, calme et rafraîchissante,

    Je saisis ma canne et franchis le seuil.
    Les roseaux et les herbes s’étirent et s’entrelacent
    Le long du sentier sinueux ;
    Dans les arbres, les oiseaux chantent, et là-bas,
    Un léger murmure surgit de la Naspidwi.
    J’atteins le bord de la rivière, je vois les eaux miroiter en bas.
    Partout autour, les vieux pins
    Sont comme des toiles tissées de vers.
    Je me penche pour sentir le courant sous mes pieds ;
    La lune ronde éclaire le ciel.
    Plus tard, près de l’endroit paisible où je me tiens,
    Je m’immerge dans la scène,
    Flottant, léger, au-dessus de la surface de l’eau.

  • Dans ces eaux profondes, je m’ouvre

    Comme un air de Zazen

    Inspirer des chants de Hakuin Ekaku [1685-1768]

    Tous les êtres ont l’essence de l’éveil

    Comme la rivière gelée

    Qui est eau par nature.

    Sans elle pas de glace

    Sans être pas d’éveil

    Ne cherchez pas au loin, ni hier, ni demain

    Vous êtes au centre de la Naspidwi

    Comme le mendiant qui assis sur son coffre

    Ignorant le contenu de pierres précieuses et d’or

    Étourdi par les courants changeants

    Nous errons dans ces torrents tourbillonnants

    Dans les profondeurs des abimes

    Comment saurons-nous nous libéré de ces tumultes

    L’esprit immobile dans la compassion

    Au centre devant-derrière

    En s’offrant  en sacrifice

    Au milieu de ces eaux profondes

    Où tout surgit dans le mouvement

    Comme la nature incessante de la Naspidwi.

    Dix mille lancers, un seul espace.

    La soie tournoie, l’esprit est vaste et profond.

    Où donc se cache l’omble dans ces eaux profondes ?

    Au centre de ces ombres, il brille.

    Entendre les chants de la Naspidwi une seule fois,

    L’esprit et le cœur ouverts à cet hymne de la nature,

    M’oeuvrant dans ces eaux profondes,

    Je reçois ses bénédictions infinies.

    Ne cherchez pas plus loin

    Vous êtes au centre de l’espace

    Comme l’or dans les coffres

    Comme cette lumière qui brille dans ces eaux profondes.

    Seul dans l’unité clair de la nature

    Dans le lancer, dans la soie, dans le bambou

    Comme dans l’éveil, je m’ouvre

    Un et deux et trois et quatre et

    Dans un rythme soutenu immobile

    Allant et venant jamais égaré,

    Dans l’immensité des voies soutenues

    Je m’élance encore et encore

    Dans ces gestes sans fin

    Libre dans le l’espace de la vacuité!

    Sous le ciel qui s’éclaire de la lune

    L’autre rive s’avance ici, devant mes yeux.

    Cet endroit que je nomme Naspidwi

    Dans ces eaux profondes, je m’ouvre.

  • La Voie du Lancer à la Mouche sans Hameçon : Une Philosophie Zen

    Il existe une approche de la pêche à la mouche qui transcende le désir de possession, une voie où l’acte devient plus important que le résultat. Cette voie, c’est celle du lancer à la mouche sans hameçon.

    Imaginez-vous au bord d’une rivière, la canne à la main, en harmonie avec la nature qui vous entoure. Le bruissement des feuilles dans le vent, le murmure de l’eau courant sur les pierres, le ballet des insectes dans l’air — tout est en mouvement, et vous en faites partie. Le but n’est pas de capturer, mais d’être présent.

    La pêche sans hameçon libère le pêcheur du besoin de conquête. Il n’est plus question de tromper la truite, de la tirer hors de son élément, de la faire suffoquer pour un instant de triomphe. Le geste reste, le défi demeure, mais l’intention change. Le plaisir réside dans l’observation, dans l’imitation parfaite de l’éphémère, dans la précision du lancer. Le clapotis subtil de la mouche touchant la surface devient un haïku, un instant suspendu dans le temps.

    Cette approche s’apparente au Zen, où le chemin est l’objectif. La truite qui monte pour inspecter la mouche puis retourne dans l’ombre de son abri est devenue un maître enseignant le détachement. Aucune frustration, aucun regret — seulement la gratitude d’avoir assisté à ce moment d’interaction éphémère.

    En renonçant à l’hameçon, le pêcheur apprend à se détacher du désir de posséder, à apprécier l’acte pour lui-même. Le lancer devient une méditation en mouvement, chaque boucle de soie dans l’air, une respiration. La mouche danse sur l’eau sans intention de prise, incarnant l’impermanence de toute chose.

    Est-ce de la folie ? Peut-être selon les critères modernes d’efficacité et de résultat. Mais dans cette folie douce réside une sagesse ancienne : celle de l’harmonie avec la nature, du respect de la vie, et de la joie de simplement être.

    La voie du lancer à la mouche sans hameçon n’est pas pour tous, mais pour ceux qui ressentent cet appel, elle offre une profondeur de connexion à l’environnement, un apaisement de l’esprit et une libération de l’ego. Un chemin où le pêcheur, l’eau, la mouche et le poisson ne font plus qu’un.

  • Boucle

    Tourbillon sans fin,
    Attention, calme mouvement,
    Vaste espace clair et lumineux

  • 9.1 – Patience

    L’Esprit, le corps, le bambou, la soie, la mouche sans tension,

    Comme le libre cours de la Naspidwi

    Le corps et l’Esprit sans tension

    À l’expiration comme à la décharge

    Sans bruit, sans mouvement, sans attente

    Dans les profondeurs de l’instant

    Le pêcheur patiente

  • 9 – Libération

    Dans un instant d’éternité

    Comme un legs à la rivière

    La mouche s’offre en sacrifice

    La soie à la dérive

    Le bambou s’y couche

    Le corps se relâche

    Et l’esprit se libère

  • 8 – Abandon

    Appelé par la rivière

    Comme par une prière

    La mouche s’y dirige

    La soie s’abandonne et se délivre

    Le corps observe

    Et l’Esprit s’exalte

  • 7 – Voltige

    Dans son prolongement

    L’Esprit s’élance,

    Le corps s’avance,

    Le bambou s’incline,

    La soie et la mouche voltigent