Catégorie : Réflexions

  • LA NASPIDWI

    La Naspiwi s’étale dans l’espace

    pour rejoindre une étoile incandescente.

    Comme une âme insondable elle s’étend, 

    au-delà des berges, plus loin que la décharge, 

    profondément vers les effusions centrales de la terre.

    Elle s’agite de partout, insaisissable,

    s’étourdit d’un tourbillon, se frappe contre un rocher,

    s’éclabousse au soleil,

    rend l’écume et s’évanouit.

    Sous cette activité fébrile se cache une matrice,

    l’âme fécondant l’image, 

    le symbole salmonidé transgressant l’abime,

    c’est une ombre qui transparaît à sa surface, 

    l’inconscient qui fraie,

    remontant à contre-courant,

    s’arc-boutant pour affirmer sa présence

    et sauter un instant, 

    laissant ainsi une trace ineffaçable

    dans la mémoire de la Naspidwi.

    Elle affirme sa grandeur

    en psalmodiant un chant primordial.

    C’est le logos de la nature

    le mantra de l’affluent qui exalte

    la prière de la vacuité.

    Si elle donne son immensité et sa richesse 

    à l’explorateur qui désire,

    à celui qu’elle attire, 

    nul ne peut cependant

    extirper son essence sans s’offrir en sacrifice.

    C’est la gloire du risque et de la persévérance,

    c’est l’action dans la patience immobile.

  • GRANDE RIVIÈRE

    Cet endroit que je nomme rivière

    Ce lieu de pierre et d’eau

    Ne ressemble à rien, 

    Il n’est que vide, impermanence,

    Sans espace, ni temps.

    Au-delà de son passage,

    Dans sa mobilité, dans son impalpable réalité,

    Elle s’étend, s’offrant comme une illusion

    Au dompteur immergé

    D’une maîtrise insensée.

    Dans sa fringante évanescence

    Elle ne demeure qu’un chant passager,

    Qu’un étourdissement à faire perdre pieds.

    C’est la plénitude de la vacuité

    L’assise de la non-existence.

    À vous qui l’avez aperçu,

    Sachez que ce que vous avez vu

    Aucun, jamais ne le verra.

  • JE SUIS ALLÉ

    C’est le logos de la Nature

    La Voie qui exalte!

    Je suis allé au milieu de la Naspidwi

    Rencontrer cette lumière incandescente,

    Pour extirper cette ombre

    Qui transparaît et surpasser

    Ce rocher qui perce

    Et enivre sa surface.

    C’est la voix de la Nature

    Le logos qui exalte.

    Je suis allé au centre de la Naspidwi

    Fendre de ce bambou,

    L’espace, pour faire voler

    Cette éphémère

    Afin qu’une prière

    Surgisse de l’affluent qui enivre

    Et de la soie qui délivre.

    C’est la nature de la Voie

    Qui s’exalte; le Logos.

    Je suis allé à l’intérieur de la Naspidwi

    Sonder ses profondeurs,

    La délivrer du salmonidé qui s’agite

    Comme une pensée qui s’excite

    Et finalement rencontrer

    En ses eaux le centre de l’idée.

    C’est la voix du logos qui exalte;

    La Nature.

  • DERRIÈRE, DEVANT, IMMOBILE

    Les deux pieds dans la Naspidwi

    Bien ancré en son lit

    Au rythme de son courant

    La soie défile derrière, devant.

    Porté par un souffle primordial

    Suspendue comme une vacuité

    L’innocence éphémère

    S’envole devant, derrière.

    Debout au centre de la Naspidwi

    M’élançant le nez au vent

    Comme un bambou qui balance

    Mon corps s’agite derrière, devant .

    Ainsi, porté par ce souffle

    Dans cette danse sacrée

    Au milieu de l’affluent qui exalte

    Seul l’Esprit demeure immobile.

  • DIN SOPHIA (ÉTOURDISSANTE SAGESSE)

    Nage poussière, Sage éphémère

    Din Sophia poses-toi.

    Flottante comme une âme vacillante

    Attirante comme une flamme errante

    Sagesse enivrante, reflet d’inconscience

    Porté par un frisson

    Paresse d’assise

    Calme, prière, âme, passagère.

    Vole légère, virevolte, éphémère

    Din Sophia élèves-toi .

    Transparente comme une soie filante

    Élégante comme une étoile de bambou

    Sagesse étourdissante, reflet de conscience

    Porté par un souffle

    Caresse la brise

    Folle, lumière, frivole, passagère.

    Nage, poussière, Sage éphémère

    Din-Sophia poses-toi.

  • NOÛS!

    Cette rivière qui s’écoule dans les profondeurs de l’insondable

    Ce tissus sonore qui m’entoure et m’habite

    Je l’entends chanté autant dans la pierre qu’aux confins du monde

    Tout se marie, mon corps aux tiens

    Tu vibres à moi, je vibre à toi, nous oscillons.

    Je valse en toi, nous fusionnons.

    Noûs, qui nous rassemblons

    Noûs, qui nous  ressemblons

    Noûs, qui nous assemblons

    Pour n’être que Noûs

    En Un!

  • OH SULTANE !

    Oh Sultane, merveille

    Lumineuse Naspidwi

    Ta langoureuse pudeur m’étreint

    Ton souffle court m’éveille.

    Je ne suis plus, nous sommes.

    Oh Sultane, mystère

    Ineffable rivière

    Ta voix me frisonne

    Ta douceur m’élève

    Empreinte d’émoi

    Je plonge en toi

  • OH NASPIDWI !

    Oh Naspidwi!

    comme tu es belle

    en ce jour fleuri

    Ton odeur au vent

    me frôle, ta main

    caressante m’engeôle

    Je m’offre à toi!

    Oh Naspidwi!

    comme tu es lumière

    en ce soir d’automne

    tes reflets m’éclairent

    ton souffle me réchauffe

    tu t’offres à moi!

    Oh Naspidwi!

    comme tu es chaude

    en ce matin d’hiver

    ton corps me réconforte

    ton coeur m’appaise

    nous nous offrons à Noûs!

    Oh Naspidwi!

    comme tu es tendre

    en ce midi d’été

    tes baisers m’étreingnent

    ton esprit m’enivre

    Nous sommes unis!

  • CE CHANT QUI ME HANTE

    J’entends ce chant d’univers.

    Du plus profond de mon être

    il chante. Je l’entend au loin,

    autour, dans les phénomènes

    dans les choses, chez ceux qui m’entourent

    dans la nature, dans le roseau, la soie,

    le leurre, la rivière, la pierre et  l’omble.

    Partout dans les cordes des particules

    dans les vapeurs de nébuleuse,

    ce chant me hante, m’ennivre

    et m’ouvre à toi!