
La Naspiwi s’étale dans l’espace
pour rejoindre une étoile incandescente.
Comme une âme insondable elle s’étend,
au-delà des berges, plus loin que la décharge,
profondément vers les effusions centrales de la terre.
Elle s’agite de partout, insaisissable,
s’étourdit d’un tourbillon, se frappe contre un rocher,
s’éclabousse au soleil,
rend l’écume et s’évanouit.
Sous cette activité fébrile se cache une matrice,
l’âme fécondant l’image,
le symbole salmonidé transgressant l’abime,
c’est une ombre qui transparaît à sa surface,
l’inconscient qui fraie,
remontant à contre-courant,
s’arc-boutant pour affirmer sa présence
et sauter un instant,
laissant ainsi une trace ineffaçable
dans la mémoire de la Naspidwi.
Elle affirme sa grandeur
en psalmodiant un chant primordial.
C’est le logos de la nature
le mantra de l’affluent qui exalte
la prière de la vacuité.
Si elle donne son immensité et sa richesse
à l’explorateur qui désire,
à celui qu’elle attire,
nul ne peut cependant
extirper son essence sans s’offrir en sacrifice.
C’est la gloire du risque et de la persévérance,
c’est l’action dans la patience immobile.







